1984 * Georges Orwell
La 4ème...
De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous fixait du regard. Il y en avait un sur le mur d'en face. Big Brother vous regarde, répétait la légende, tandis que le regard des yeux noirs pénétrait les yeux de Winston... Au loin, un hélicoptère glissa entre les toits, plana un moment, telle une mouche bleue, puis repartit comme une flèche, dans un vol courbe. C'était une patrouille qui venait mettre le nez aux fenêtres des gens. Mais les patrouilles n'avaient pas d'importance. Seule comptait la Police de la Pensée.
Ma lecture...
J'ai abordé ce livre avec le sentiment d'enfin me pencher sur une lecture qui me guette depuis des années (ce tome prenait la poussière au fin fond de ma bibliothèque depuis une éternité...)
Le challenge d'Arnaud m'avait donné envie de me mettre à jour sur quelques incontournables et voilà que Cécile et moi avons décidé de nous lancer dans cette lecture, dans laquelle nous ont rejoints Shanna et Liloochat.
J'ai mis longtemps à m'immerger dans cette lecture, d'abord parce que ça ne correspondait pas du tout à mes envies de lecture du moment (vous aurez certainement remarqué que je suis beaucoup plus orientée YA et Bit-lit ces derniers temps...^^), ensuite, parce qu'il se passe peu de choses dans toute la première partie du bouquin...En effet, celle ci sert plutôt à mettre en place le décor, et vu la complexité du monde décrit, cela prend un peu de temps, car le monde décrit par Orwell est terrifiant.
LA GUERRE C'EST LA PAIX
LA LIBERTE C'EST L'ESCLAVAGE
L'IGNORANCE C'EST LA FORCE
Winston est un membre du Parti dont le travail consiste à remanier les archives afin de faire correspondre les faits passés avec la version officielle du Parti, et bien qu'il joue le jeu, terrifié à l'idée d'être démasqué par la Police de la Pensée, il se rend bien compte que quelque chose ne tourne pas rond dans ce monde-là...
Le tournant de l'histoire se situe au détour d'un couloir, lorsque discrètement, un petit bout de papier est échangé en vitesse, et bouleverse la vie de notre héros...
Winston rencontre Julia.
Il était presque temps que Winston et la fille se séparent. Mais au dernier moment, pendant qu'il étaient encore cernés par la foule, la main de la fille chercha celle de Winston et la pressa rapidement.
Cela ne dura pas dix secondes, et cependant il sembla à Winston que leurs mains étaient restées longtemps jointes. (...) Pour l'avoir simplement touchée, il aurait pu la reconnaître en la voyant.
Une histoire d'amour clandestine et condamnée qui arrive à introduire un peu d'espoir dans cette histoire...On ne croit pas en une rébellion universelle, un relèvement total mais on croit en la possibilité que les sentiments humains puissent quand même gagner...
- Je ne parle pas de confession. Se confesser n'est pas trahir. Ce que l'on dit en fait ne compte pas. Seuls les sentiments comptent. S'ils peuvent m'amener à cesser de t'aimer, là sera la vraie trahison.
Elle considéra la question.
- Ils ne le peuvent pas, dit-elle finalement. C'est la seule chose qu'ils ne puissent pas faire. Ils peuvent nous faire dire n'importe quoi, absolument n'importe quoi, mais ils ne peuvent nous le faire croire. Ils ne peuvent entrer en nous.
C'est plutôt ce qu'Orwell essaie de nous faire croire avant de nous faire tomber de haut en nous plongeant dans une dernière partie infernale et dévastatrice...
- Nous sommes des morts, dit-il.
- Nous sommes des morts, répéta Julia obéissante.
- Vous êtes des morts, dit une voix de fer derrière eux.
Pour conclure, je comprends pourquoi ce livre (écrit en 1949 tout de même) est qualifié de culte. Même si parfois je l'ai trouvé long, on ne peut nier qu'il est intelligent, brillant et haletant.
1984 de Georges Orwell
Éditions Folio
417 pages
dans ma bibli....
Retrouvez les avis de Cécile, Shanaa et Liloochat!
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