Je ne t'aime toujours pas Paulus * Agnès Desarthe
La 4ème...
Depuis que Paulus est parti, Julia a comme un trou - un trou de la taille et de la forme d'un téléviseur - en plein milieu du ventre. Le mec-us le plus beau-us du mondus lui a annoncé qu'il déménageait, au moment où elle s'attendait à recevoir son inoubliable premier baiser...
Et la loi de l'emmerdement maximum s'est à nouveau vérifiée.
Depuis le départ de Paulus, la mère de Julia se conduit comme une exhibitionniste dépravée, sa petite sœur Judith, très perturbée psychiquement, a décidé d'inventer un nouveau langage, qu'elle est bien la seule à comprendre. Quant à Johana, sa meilleure amie, elle la délaisse pour se consacrer à sa carrière de future grande actrice.
C'est pourtant cette même Johana, experte en sentiments, qui lui suggère une solution pour se consoler de l'absence de Paulus : il suffit de créer de toutes pièces une nouvelle aventure avec un garçon aussi attirant que lui et surtout très différent.
Julia décide de tout miser sur Dick Pool, le correspondant anglais qui doit débarquer dans leur classe le lundi suivant. C'est bien connu, les anglais sont tous cool et sexy... enfin, presque tous. Et Paulus ne se laisse pas oublier si facilement.
Ma lecture...
Quel bonheur de se plonger dans la suite du livre que j'avais tant aimé ado! J'ai fait un bond de 10 ans en arrière, j'ai retrouvé Julia, son humour, ses répliques hilarantes et intelligentes, sa vivacité d'esprit, et Johana, Judith, comme si je ne les avais jamais quittées...
C'est ça le problème quand on grandit, on devient plus lucide, on comprend qu'on ne peut finalement pas faire grand-chose pour ses parents. On a beau faire le clown, avoir les meilleures notes du monde (ou les pire, les deux méthodes existent), ça ne change rien au poids de leur existence. En cela comme pour le reste, il faut avoir la sagesse de s'avouer impuissant.
L'histoire reprend exactement là où on l'avait laissée, ce qui m'a assez étonnée car je pensais retrouver Julia et Paulus ayant évolué dans leur relation et un peu vieilli...
Tu ne m'aimes pas, Paulus, me disais-je en palpant l'encre d'une main tremblante comme si j'avais touché sa peau; et je ne t'aime pas. Je ne t'aime toujours pas. Les larmes se mirent à couler pour de bon et je pensais que j'étais en train de devenir folle. Au début, je ne parvins pas à déchiffrer le contenu, mes yeux sautaient d'un mot à l'autre, brouillés par les pleurs, la feuille dansait dans mes mains et les lignes se chevauchaient. Je dus me lever, sauter très haut, plusieurs fois, jusqu'à n'avoir plus de souffle et me rasseoir enfin, vidée et à moitié morte d'excitation.
Je ne sais pas si je dois vous conseiller de lire ce livre. Je sais juste qu'une fois de plus j'ai adoré cette histoire, car elle est bien écrite et qu'elle me renvoie à une certaine période de ma vie où je reconnaissais nos mésaventures adolescentes dans les écrits de Desarthe...
Un tout petit bémol: la fin...Je l'ai trouvée un peu trop rapide...
- Tu as reçu ma lettre?
- Oui.
Bien joué, Julia. "Oui", quelle réponse inspirée! Quelle originalité! Quelle prise de risque! Alors que tu aurais pu dire que grâce à sa lettre tu avais découvert l'âme soeur, que ce cornichon de Baudelaire était devenu ton nouveau meilleur ami, que tu comprenais enfin quelque chose à ce qui se passait dans ton pauvre esprit en mutation.
Je ne t'aime toujours pas Paulus d'Agnès Desarthe
Éditions L'École des Loisirs, 2005
234 pages,
déniché chez Gibert jeune à Paris...
Tu es salée, me dit-il à l'oreille. J'aime le salé.
Puis il prit ma main, la serra, trés fort, et me dit:
- Je reviendrai.
Hiiiii!!
Ce roman constitue la suite de Je ne t'aime pas Paulus
Éditions L'École des Loisirs, 1991
Julia se trouve moche. Aussi, quand on lui dit que Paulus Stern, le garçon le plus beau de la classe, est amoureux d’elle, elle refuse fermement d’y croire. Mais, vrai ou pas vrai, comment faire pour ne pas y penser à longueur de journée?